Cette
scène a été sculptée par Gislebert sur un des chapiteaux de la
cathédrale d’Autun (Saône & Loire) vers 1120-1125.
L’artiste
a interprété assez librement un verset de l’Évangile selon saint
Matthieu (2-12) :
«
Et ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »
Après
s’être prosternés devant l’enfant Jésus qui vient de naitre,
l’avoir adoré et lui avoir offert les présents qu’ils lui
avaient apportés, les mages, épuisés par l’émotion et par leur
longue route, dorment paisiblement tous trois dans le même lit.
Pendant
leur sommeil, un ange descend du ciel pour les avertir de ne pas
retourner voir Hérode comme ils l’ont promis. Les ailes encore
déployées, il effleure délicatement la main de l’un des mages
avec son index droit, tout en montrant de sa main gauche, l’étoile
qui guidera les mages vers leur pays.
La
scène est racontée avec toute la clarté, la simplicité
et
la fraîcheur qui caractérisent l’art roman. Les mages
ne
sont pas figurés en perspective mais de manière étagée, l’un
au-dessus de l’autre. Ceci permet de montrer clairement les trois
couronnes et surtout les trois visages des mages que l’on peut
ainsi facilement reconnaître.
Il
représente les trois âge de la vie : le jeune homme imberbe dort
entre l’homme adulte moustachu et le vieil homme barbu. Si l’on
regarde bien leurs yeux,
on
s’aperçoit également que le mage dont l’ange touche le doigt a
les deux yeux grand-ouverts alors que son voisin n’en ouvre qu’un
et que le troisième dort encore.
Astrid
de Brondeau
Diplômée
de l’EDHEC
à Lille et de l’École du Louvre.
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